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ACTES |
Ida
Lucia Machado Introduction Les rapports du texte de fiction et de l'analyse du discours (AD) soulèvent encore au jour d'aujourd'hui quelques doutes dans un milieu où un certain élitisme culturel attribué à la Littérature, avec un grand " L " est encore dominante. Mais l'étude des aspects sociaux d'un texte, de la frange constitué entre celui-ci et tout ce qui l'entoure (titre, avant-propos, préfaces, couverture, etc), l'étude de sa " fabrication " et des effets sagement recherchés par l'écrivain pour qu'il provoque une réaction quelconque auprès de ses lecteurs (hypothétiques et réels) existe bel et bien avant même l'institution de l'AD en tant que discipline. Il suffit de rappeler entre tant d'autres, les études réalisées sur ces questions, dans le dernier siècle, par Bakhtine, Barthes, Genette, Eco... Le texte de fiction, de façon globale, étudie l'homme et touche à la psychologie des caractères, aux rapports sociaux entretenus par celui-ci avec ses semblables dans une certaine époque et montre, à la fois, la vision donnée au phénomène littéraire même. Celui qui pratique une approche discursive sur ce type de texte, reçoit -qu'il le veuille ou pas- une image qui n'est pas forcément celle d'un littéraire, mais plutôt celle d'un linguiste-anthropologue doublé d'un sociologue et d'un psychanalyste, quatuor qui s'intéressera à la psychologie du comportement des êtres à travers l'étude de leurs rapports langagiers. Les " êtres de papier " seront donc vus comme des descriptions plus ou moins heureuses (selon leurs différents auteurs et les différentes méthodologies d'AD) des êtres sociaux appartenant (ou ayant appartenu) à l'univers réel. L'AD tient ainsi à chercher dans un monde raconté, des marques qui montrent les différentes figures (ou masques) sous lesquelles un auteur peut se présenter à son lecteur, tout en créant, avec lui, certains types de relations qui vont influencer la réception des personnages qui parlent et agissent dans ce monde certes, " pré-fabriqué ", mais qui s'efforce d'être le miroir de l'autre, du monde dit " réel " ... Ainsi, pour un analyste de discours, ce sera plus intéressant d'établir une discussion sur les jugements psycho-socio-langagiers qu'un personnage donné porte sur la société de son époque que de s'occuper de la vraissemblance -ou non- du comportement de ce personnage. (1) Il faut souligner d'ores et déjà que, à la suite de Maingueneau (1998 :2) nous adoptons le point de vue d'une AD " qui n'appréhende ni l'organisation textuelle en elle-même, ni la situation de communication, mais s'efforce de les associer intimement ". Ainsi, le texte de fiction, celui dont nous voulons réaliser une approche discursive, sera étudié comme une activité énonciative, liée à ce genre de discours. En d'autres mots, le texte de fiction construit par Victor Hugo, sera pour nous envisagé comme le lieu privilégié où se passe un échange communicatif, cet échange étant inseré dans un contrat soutenu par un projet de parole conçu par l'écrivain cité. On sait bien que Victor Hugo est un "
monstre sacré " de la littérature française
et occidentale. 1. Le sujet-communiquant Victor Hugo Dans le titre suggéré pour cette intervention, apparaît le syntagme " sujet-communiquant ". Qu'est-ce que cela signifie et d'où vient cette expression ? (1)
C'est d'ailleurs une observation qui a été faite par Alain
Robbe-Grillet (1963) en songeant au traitement
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