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ACTES |
Les
Misérables au bas des pages du Jornal do Comércio:
Ofir
Bergemann de Aguiar Brito Broca, Paes et Magalhães Júnior nomment en tant qu'auteur de la traduction en question Justiniano José da Rocha (1811-1862), journaliste, orateur, homme politique et écrivain qui a influencé les événements qui se sont succédé au Brésil sous l'Empire. Hélio Viana et Elmano Cardim, pourtant, ajoutent une information là-dessus. Rocha est mort le 10 juillet 1862, avant l'achèvement de sa tâche, complétée par un autre. En effet, comme l'observent Sacramento Blake, Alencar et Silva, Antônio José Fernandes dos Reis, né en 1830, a continué le travail de Rocha, qui avait l'aide de deux scribes à qui il dictait alternativement des passages traduits pendant qu'il allait à grands pas d'un côté à l'autre de la salle. Dans
les manuels de littérature brésilienne, on n'y mentionne
pas le nom de Reis. Il a participé à la rédaction
du Correio da Tarde - quotidien qui a circulé à Rio
de Janeiro pendant quelques années - où il a traduit presque
tous les romans et nouvelles y publiés entre 1856 et 1861. À
partir de cette année, jusqu'en 1868, il a travaillé pour
le Jornal do Comércio, où il a traduit des romans
et des articles politiques. Parmi ses textes, il faut citer des épisodes
de la série des Rocambole, de Pierre Alexis Ponson du Terrail,
qui ont marqué la fin de la phase romantique de la littérature
en feuilleton en France et ont été choisi, par Marlyse Meyer,
en tant que fil conducteur de son livre Folhetim: uma história.
D'autre part, on affirme que Rocha est le deuxième Brésilien
qui s'est consacré à l'activité régulière
de traducteur, après Caetano Lopes de Moura (1780-1860) selon Broca.
Il a aussi introduit le feuilleton au Brésil. En plus, on le compte
au nombre de nos premiers prosateurs.
Publié sous la forme de feuilleton, le texte du Jornal do Comércio pourrait, à l'exemple de la traduction de Machado, privilégier la narration, les actions palpitantes, fertiles en péripéties, négligeant les nombreuses digressions du texte français. Ce fait ne constituerait pas une exception à la pratique courante. C'est ce qu'on peut déduire de ce qu'écrit, en note, le traducteur de Madame Talon, de Jules A. David - ouvrage imprimé dans le même périodique, du 7 au 14 février 1840 - : "J'ai pris la liberté de faire plusieurs altérations dans cette traduction, car il me semblait que l'intrigue de l'original n'éveillerait pas assez d'intérêt". Par contre, la traduction qu'on analyse comporte les courts traités scientifiques de Hugo, ses études sociologiques et linguistiques - sauf le chapitre consacré aux origines populaires de l'argot -, son opuscule de sociologie religieuse et, surtout, ses dissertations historiques. 6.
COCO, P. M. A. O triunfo do bastardo: uma leitura dos folhetins cariocas
do século XIX. Rio de Janeiro, 1990.
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